Immortel 2
Critique Dire que cet homme là, Thomas Idir, a failli laisser tomber le rap. Une perte potentielle qui se mesure à l'écoute d'Immortel II, absolument scotchant. Autant sur La Plume et le Poignard, en 2012, Sinik donnait le sentiment - malgré ses déclarations - de faire une sorte de service minimum, autant Immortel II il joue le jeu à fond. Un jeu dangereux, celui d'arpenter à nouveau les rues pour observer « Le Cancer de la banlieue ». Parlant de lui-même à la première personne, Sinik ne cache pas qu'il est un « Repenti » qui a quitté le monde du crime sans pour autant le trahir. « J'ai plus 20 ans », clame-t-il, son public non plus. Depuis les débuts de Sinik, les codes ont changé et il se rend bien compte de l'inéluctable évolution. La fibre du producteur parle sur « Le Diable avec du rouge à lèvres », dont les arrangements sont à la hauteur de ce portrait de garce ordinaire. Sinik demande le renfort de Lartiste (seul invité d'un album dont la sobriété n'est pas la moindre des qualités) pour « Au bout de ma life », en forme de bilan lucide. Sinik met beaucoup de lui-même dans cet Immortel II d'une redoutable sincérité.